Et si… vous receviez une seule mise à jour par 24 heures ?

Créer du neuf
Quand on prétend créer du neuf, il faut sortir du confort des habitudes et commencer par imaginer autre chose, autrement, d’une autre façon. Il faut se poser les bonnes questions. Et une bonne question commence souvent par « Et si… ».

Commençons donc une série de (très bonnes) questions. Je t’invite, toi lecteur / lectrice de ce modeste blog, à y répondre. Ne passe pas à côté, ne laisse pas les autres répondre à ta place, n’aie pas peur de passer pour un / une imbécile. Accorde toi un peu de temps, penses-y quelques secondes et réponds ici même, dans les commentaires. En un mot : participe !


Pourquoi c’est important ?
Tu t’en rends compte sans doute déjà : sur le Net, tu deviens de plus en plus spectateur. Tu as pris l’habitude du Like, du Retweet, ou plus simplement encore, tu as pris l’habitude de consommer sans rien dire, sans rien faire. Sans doute que ça ne te ressemble pas, mais tu es devenu PASSIF. Et cette passivité, multiplier par plusieurs millions, gangrène le Net, au point de faire de nous des animaux de cirque : dressés à réagir, incapables d’agir.

Ce n’est pas comme ça que je conçois le web. Et si tu lis encore ce blog, tu es sans doute de mon avis. Par le passé, JOGG était le paradis de celles et ceux qui ont des idées, qui ont envie de partager, qui ont envie de jouer et de se confronter aux autres. Nous avions un outil formidable : un forum. Et nous savions nous y retrouver pour faire ensemble une communauté ACTIVE. Le forum n’est plus, c’est un outil dépassé, mais cette volonté d’agir et de participer n’a pas disparu. Elle s’est juste endormi sous le poids des mauvaises habitudes.

Reprendre la main
Si nous voulons reprendre la main sur le Net d’aujourd’hui, nous devons redevenir actifs. Nous devons imaginer, proposer, ou simplement se poser de bonnes questions. Et y répondre. Ce n’est que le début, qu’un petit pas qui fait de toi, simple visiteur, un acteur capable de changer les choses.

Voilà le contexte
Imagine. Nous ne sommes pas dans la Silicon Valley, et aucun investisseur nous soutient pour l’instant. Mais nous rentrons quand même en salle de réunion : nous sommes sur le point de créer un nouveau réseau social. C’est peut-être une hallucination, c’est peut-être le début d’une grande aventure. Nous établissons les premières règles de base. C’est un moment très important. Tu as l’occasion d’y participer, d’ajouter ton grain de sel, de partager ton expérience. C’est maintenant.

Et si vous receviez une seule mise à jour par 24 heures ?
Et si vous choisissiez quand ?

Qu’en penses-tu ?

15 réflexions au sujet de « Et si… vous receviez une seule mise à jour par 24 heures ? »

  1. Sacré réflexion, j’ai bien deux-trois idées, mais pour ça il faut prendre le temps…et ça ne se fait pas sur un smartphone.

    Une première piste peut être ? 😉

    1. Et oui, il faut prendre le temps. Et ça aussi nous ne savons plus le faire 🙂
      Je n’ai pas de piste non, je pose une question. Et si nos flux d’infos en continu laissaient place à une seule mise à jour / 24h ? Plus la peine de rester scotché, rien de nouveau ne sera visible avant la prochaine update.
      Flippant ? Souhaitable ?

  2. En gros le concept est de se dire que si on fait qu une maj a la fois on passera notre temps a faire autre chose ?

    Concept a caller dans quel contexte ?

    Faut envoyer le scebario a black mirror 😉

    Content de te voir écrire Laurent.

    1. Content de te revoir Alex 😉
      Dans le contexte d’un réseau social. Oui on aura le temps de faire autre chose, on n’aura pas peur de rater un truc (et donc de revenir 100 fois / jour sur le réseau social), on ne sera pas sollicité en permanence par des notifs.
      Exemples de règles connues :
      – Quand Twitter a limité ses tweets à 140 caractères, puis à 280, ça a modelé un réseau social très différent de FB par exemple, basé sur la rapidité et la profusion.
      – Quand Insta a décidé de mettre en avant les photos, là aussi ça a produit un service totalement différent, basé sur le visuel plus que sur le texte.
      Petite règle, grandes conséquences !

  3. Je trouve le concept très intéressant.
    La clé est le contenu de ce flux, et de qui/comment se crée le contenu.
    Si c’est de l’actualité, du twitter, de la réaction, alors ça ne marchera pas. Il faut quelque chose de plus « profond » plus tourné vers l’analyse, la réflexion.
    Avoir le temps de lire, créer, penser.

    1. « Avoir le temps de lire, créer, penser. »
      Tu as tout dit Pierrot ! Tout est là, là où Jogg peut faire la différence. Et pour ça, il faut travailler les quelques règles du jeu de départ. Il faut aussi, et c’est le but de ce blog, construire une culture forte, capable de tenir tête à la technologie. Car, soyons honnêtes, c’est la technologie aujourd’hui qui mène la danse et impose ses normes et usages. Nous, utilisateurs, subissons les algorithmes des Gafa, devenus maîtres du jeu.
      Si nous parvenons à créer un espace différent, où nous avons le temps de lire, créer, penser, la partie est presque gagnée !

  4. Aller je m’y colle…mais je ne suis pas sûre que ma réponse va être d’une grande aide.

    Après avoir fini de lire la question je me suis instantanément dit : « un réseau social ? mais pourquoi faire ? ». Je ne suis peut-être pas représentative de la population, mais personnellement je me demande sincèrement à quoi ça sert un réseau social. Dans ma vie actuellement, ça n’a pas grand intérêt. C’est une distraction parmi d’autre, que je ne classe absolument pas première de mes loisirs. Voilà pourquoi il m’arrive de ne pas aller sur Facebook pendant plusieurs jours. Alors pourquoi je ne supprime pas mon compte? Simplement parce que « tout le monde » est sur Facebook, l’utilise pour communiquer. Je louperai donc certaines infos (des nouvelles pour ma course du weekend), ou bien les photos sympas de vacances d’une amie (qui me dirait donc « ah t’as pas vu? j’avais mis sur Facebook »)…ou encore l’anniversaire de quelqu’un (oui c’est mal mais j’ai arrêté il y a quelques années de noter les dates d’anniversaires dans mon agenda). Tout cela peut se remplacer par d’autres moyens de communication. Rien n’exige un réseau social.

    D’après wikipédia, un réseau social c’est « un agencement de liens entre des individus et/ou des organisations, constituant un groupement qui a un sens : la famille, les collègues, un groupe d’amis, une communauté, etc ». Je sais que j’ai des tendances asociales mais je ne vois pas en quoi la communauté Facebook (ou Twitter, ou Instagram…) « a du sens ». Je ne crée pas de liens avec d’autres être-humains sur internet. La dernière fois que j’ai créé du lien, eh bien c’était sur Jogg! Mais c’était à une autre époque, où je trouvais intéressant de pouvoir discuter avec d’autres personnes, d’un autre milieu voire d’un autre pays. Cela ne m’attire plus du tout maintenant. J’ai effectivement l’impression d’être spectatrice sur internet, sans pour autant savoir si cela me gène ou non.
    Comment l’envie de donner mon avis sur internet m’a passé? Je saurai pas dire exactement mais il y a un point qui a beaucoup compté : l’agressivité. Est-ce que vous aussi vous avez remarqué que les gens sont capables de s’engueuler sur absolument n’importe quel sujet? Même un sujet qui ne porte pas à polémique? Sur Facebook, sur les sites internet des journaux…ça me désespère! Les discussions qui naissent des commentaires sont toutes vides de sens. Aucun débat constructif ne s’établie. Alors à quoi bon s’exprimer?

    Bref, je m’égare. Si je dois considérer un nouveau réseau social avec seulement 1 notification par jour je ne suis pas sûre que de ce que je voudrais. Un résumé peut-être. Je ne suis pas accro à la notification. Je me suis faite avoir par le piège de Laurent, avec son « message ». Mais sincèrement si j’ai cliqué c’est parce que j’ai cru qu’il m’avait envoyé un message personnel! Je suis trop naïve! :p
    Finalement, si j’imagine un nouveau réseau social qui ferai renaître l’esprit de débat qu’il y a pu il y avoir sur Jogg je dirai qu’il faudrait une notification qui redonne envie de réfléchir, d’échanger et ce en toute bienveillance. Pourquoi pas « la question du jour » ou bien « la phrase du jour ». Et, comme je me rends compte qu’écrire me prend trop de temps, pourquoi on ne pourrait pas simplement enregistrer ses réactions, comme un mémo vocal?

    Plus j’écris, plus je me rends compte qu’en fait je ne veux pas de réseau social…parce que je suis persuadée que les êtres humains ne saurait pas en faire quelque chose de bon. Je propose une notification avec « la question du jour » pour inciter les gens à réfléchir…mais si cette question est issue des réflexions que les gens ont posté, cela va finir en course pour savoir qui aura sa question sélectionnée…Est-on vraiment capable de sortir de nos schémas habituel? C’est triste à dire mais je n’y crois plus…

    1. Tu es tombée dans mon piège, alors je suis heureux 🙂
      Tu tournes autour d’une situation qu’on a tous rencontré : au bout d’un moment, Internet ne nous amuse plus vraiment, et on n’a plus envie d’y mettre son grain de sel, et d’y passer du temps. Et on a fini par devenir spectateur. Et c’est p-e là le problème : ayant tous les outils pour créer, nous sommes devenus passifs. Il y a forcément quelques chose à creuser de ce côté là.

      1. « ayant tous les outils pour créer, nous sommes devenus passifs. Il y a forcément quelques chose à creuser de ce côté là. »

        Je vois plusieurs causes à cela.

        La première c’est que nous avons perdu le sens et le but de notre vie, nous ne savons plus pourquoi nous sommes dans ce monde.

        Deuxièmement, nous avons perdu notre liberté, nous ne pensons plus par nous-mêmes mais au travers de la pensée que le monde (les médias pour une grande part) nous impose.

        Troisièmement, nous sommes divisés. Les grands groupes qui arrivent encore à créer qqch aujourd’hui sont unis autour d’un projet. Mais sur les valeurs essentielles de la vie, nous sommes divisés, chacun vit sa vie de son côté et voit le monde à sa manière. Il y a de moins en moins de solidarité, et nous sommes devenus individualistes, chacun pour soi.

        Je pense qu’il faudrait creuser de coté là.

  5. Vouloir se lancer dans la création de quelque chose de nouveau quand on est seul, c’est difficile voire impossible. Cela doit se faire ensemble, petit à petit. Il nous faut beaucoup de patience et d’écoute. Nous sommes dans un monde où nous avons plus tendance à vouloir parler et imposer nos points de vue qu’à écouter et accueillir le point de vue des autres qui peut nous permettre de nous remettre en question sur certains aspects de notre vie, et finalement de grandir en humanité.

    Peut-être que ce serait bien d’inviter chacun a se souvenir de sa vie et du monde avant internet et au début d’internet, et ce qu’il aimait tout particulièrement faire ou qui lui plaisait dans le monde, et qui n’existe plus aujourd’hui. La nostalgie peut avoir du bon pour identifier ce qui donne un sens à notre vie et pouvoir la réorienter.

    J’aime bien cette remarque de boum2211 : « La dernière fois que j’ai créé du lien, eh bien c’était sur Jogg! Mais c’était à une autre époque, où je trouvais intéressant de pouvoir discuter avec d’autres personnes, d’un autre milieu voire d’un autre pays. Cela ne m’attire plus du tout maintenant.  »

    Pourquoi cela ne t’attires plus ?

    On pourrait ouvrir une réflexion à partir d’une idée que tu lancerais, Laurent (comme tu le fais déjà sur ce blog), et ensuite chacun partagerait, afin qu’ensemble nous arrivions à y voir plus clair et à trouver en nous et entre nous d’autres idées qui nous conduiraient à de nouvelles réflexions. Et ainsi, petit à petit quelque chose pourrait prendre forme.

    Quels sont nos rêves, quels sont nos aspirations, qu’est-ce qui nous rend profondément heureux, nous sentons-nous vraiment libres et si non pourquoi ? Voilà des idées qui pourraient conduire à de beaux échanges.

    Qu’en pensez-vous ? Personnellement c’est une aventure qui me tenterait bien

    Olivier

    1. Se souvenir avant Internet ? Là aussi une piste très intéressante ! Qu’est-ce qui s’est passé / cassé ? Est-ce qu’on a trop espéré du Net pour être aujourd’hui à ce point déçu ? Tu parles d’une forme de déshumanisation du réseau ; il y a de ça. Les algorithmes font qu’on est devenu plus passif, plus spectateur. On réagit plus, on agit moins. Et finalement, p-e qu’on trouve ça désagréable. Et inhumain.
      En comparant avec la révolution industrielle, la rationalisation (le taylorisme) a déshumanisé le travail, lui a fait perdre son caractère unique et irremplaçable, pour le transformer en une matière première interchangeable.
      Aujourd’hui, le Net, et en particulier les réseaux sociaux, ont tenté d’automatiser et standardiser les relations humaines. Pour finir par leur faire perdre beaucoup de leur valeur. Un Like ne vaudra jamais une réaction authentique et développée, qu’elle soit écrite ou en face à face. On croit se faciliter la tâche, en l’accélérant et la rendant plus simple. Au final elle perd son intérêt. Comme si le progrès consistant à faire faire à notre place ce qu’on devait faire soi-même nous faisait perdre une part de nous-même. Quand il ne s’agit pas de gain de confort ou de sécurité, la technique nous retirerait donc une partie de ce qui fait notre valeur humaine…

      1. Il y a aussi le fait qu’on nous a fait croire que notre vie est sur internet (les mondes virtuels, les jeux en ligne, les réseaux sociaux) et maintenant on a internet partout avec soi, on y est plongé toute la journée et certains même la nuit

        en attendant, les familles se détruisent, on s’engage de plus en plus dans les technologies et de moins en moins dans les relations humaines.

        Quelques exemples :

        – on est en vacances, sur la plage ou dans un autre magnifique décord, et chacun est le nez sur son portable (j’ai déjà vu des publicités dans les rues où deux personnes assises se font face et discutent entre elles avec leur smartphone)

        – on est chez soi, à table pendant le repas ou devant un bon film à la TV et certains sont le nez sur leur potable.

        – les parents pour être tranquilles parce que leurs enfants de 5, 8 ou 10 ans parlent trop ou sont trop agités leur mettent un smartphone entre les mains avec un jeu pour les distraire

        A problème grave solution radicale : essayons de toute la force de notre volonté de nous couper de plus en plus d’internet pour ne l’utiliser que lorsque cela est absolument nécessaire, évitons d’y passer du temps inutile. Réfléchissons à l’avance ce que nous voulons faire sur internet, faisons le sans nous laisser distraire, et quand on a finit on éteint notre ordinateur ou notre portable.

        Et à côté de cela essayer de recréer des relations avec les personnes qui nous sont le plus proches, les parents, les frères et soeurs, les enfants. Privilégions les relations vraies. Car la famille est le berceau de la société. Si les familles sont divisées et détruites, la société suivra la même voie. Pour sauver le monde il n’y a qu’une solution : se sauver/libérer soi-même et sauver nos familles.

        Enfin, ne cherchons pas à changer les autres mais changeons-nous nous-mêmes. Essayons de trouver la paix intérieure, et cette paix se transmettra automatiquement autour de nous. Parlons-moins, écoutons plus, observons tout ce qui se trouve autour de nous, réapprenons à nous émerveiller de la nature.

        1. Oui Olivier, nous avons déjà évoqué les exemples que tu donnes. Mais nous ne sommes pas devenus crétins spontanément, du jour au lendemain. Ce phénomène mondial d’addiction au portable est voulu et volontaire. Le trio mobile / net / appli est diablement efficace, et les réussites flamboyantes des GAFA ont été mûrement réfléchies et exploitent à merveille nos faiblesses.
          Maintenant, à nous de savoir si nous voulons et pouvons créer une alternative crédible, basée non pas sur le temps passé online, mais sur la qualité des échanges et des relations.
          Oui il faut se sauver et tenter de sauver les autres. Mais le Net n’est qu’un outil, qui, bien employé peut être extraordinaire. Ce n’est pas de la théorie, je l’ai vu, en pratique. Quand JOGG était encore une grande communauté de jeux, j’ai vu tous les effets bénéfiques sur beaucoup de ses membres. Beaucoup de rencontres réelles et de belles amitiés sont nés de cette communauté 🙂
          Ne soyons pas pessimistes, essayons plutôt de transformer cette incroyable chance.

  6. Je pense qu’il y a aussi une question de contenu.
    L’obligation de notifier l’utilisateur régulièrement impacte énormément le contenu.
    Exemples :
    – youtube : on voit énormément de youtubeurs qui réduisent le format de leur vidéo, car il devient plus rentable pour eux de faire 1 vidéo courte par semaine, qu’une longue par mois.
    – les sites d’actu : il faut constamment alimenter le « livestream » présent presque sur tous les sites d’infos maintenant. Quitte à y insérer des erreurs, ou des éléments dont on se fiche éperdument.

    Une seule mise à jour par 24 heures ?
    Pourquoi pas, mais il ne faudrait pas servir en une fois le lot des notifications souvent inutiles de la journée.
    24 heures ça laisse du temps pour créer un bilan qualitatif.

    1. Tu parles « d’obligation de notifier l’utilisateur régulièrement », et tu as parfaitement raison.
      Les réseaux sociaux sont conçus comme ça, et pour ça. Pour garder scotché l’utilisateur, il ne faut aucun temps mort. L’instantané est roi. Et la qualité des contenus et des échanges s’effondre.
      100% d’accord aussi pour le lot de notifications.
      Aujourd’hui Facebook envoie des notifications complètement stupides et qui n’ont pas lieu d’être. « Votre page JOGG a reçu 12 visites dans les dernières 24h ». Lol. Ça en devient grotesque, et c’est le signe, selon moi, que le modèle de FB est obsolète.

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